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Privations et peur des lendemains
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Pour la 17e édition du baromètre de la pauvreté et de la précarité, les privations atteignent des niveaux record. En France, il apparaît que la situation des Français et des Françaises continue d'empirer en 2023, après une année 2022 déjà très dégradée par la forte hausse des prix. Presqu'un Français sur deux (45%, +6 points) assure s'être retrouvé dans l'incapacité, absolue ou partielle, de payer certains actes médicaux ; et un sur trois (32%) n'est pas en capacité de se procurer tous les jours une alimentation saine en quantité suffisante pour manger trois repas par jour.
Les difficultés à assurer les dépenses courantes atteignent de nouveaux records. Ainsi, par exemple, les factures d'électricité et de chauffage se sont révélées trop lourdes pour 45% de la population (+20 points depuis 2020 !). Résultat, près de six Français sur dix se sont vus à un moment de leur vie dans une situation de fragilité économique et sociale, voire sur le point de tomber dans la précarité.
Europe : les classes moyennes aussi en crise
Cette situation très préoccupante se retrouve à l'échelle de l'Europe. Près d'un tiers des Européens (29 %) se disent en situation de précarité, là encore à cause de la forte hausse des prix. C'est particulièrement palpable en Grèce (49 %) et en Moldavie (46 %). Sur les dix pays étudiés, les privations « apparaissent parmi les classes moyennes, qui sont désormais dans ''la seringue'' [ie : sous contrainte] », avertit Etienne Mercier, directeur chez Ipsos et l'un des auteurs de cette seconde grande enquête européenne, qui complète le 17e baromètre de la pauvreté et de la précarité.
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