LIBAN
L'explosion de la faim
« Après l’explosion du port de Beyrouth, c’est l’explosion de la faim », s’alarme Corinne Makowski, secrétaire nationale du Secours populaire. En réponse à l’appel de détresse de son partenaire DPNA, c’est plus qu’un appel aux dons que lance le SPF pour le Liban : un appel à la générosité publique, à la mobilisation générale. Le SPF débloque d'ores et déjà un fonds d'urgence de 130 000 € et organise le départ d'une mission sur place du 19 au 30 mars.
Le Liban traverse la pire crise de son histoire centenaire. L’explosion du port de Beyrouth, survenue le 4 août, a mis à genoux un pays aux prises avec une situation politique, économique, financière et, bien sûr sanitaire, catastrophique. L’association DPNA, avec le soutien du SPF, occupe le terrain afin de secourir les victimes de cette crise ainsi que les nombreuses personnes sinistrées. La moitié de la population est tombée sous le seuil de la pauvreté ; se nourrir est devenu pour elle une lutte de chaque jour à l’issue incertaine. « On a en mémoire des émeutes de la faim. On ne sait pas ce que cette crise peut générer comme conséquences beaucoup plus graves. C’est, dans cette région, un enjeu pour la paix », témoigne Corinne Makowski.
Pour se nourrir pendant 1 mois, une famille a besoin de 100 euros
DPNA a d’ores et déjà identifié 150 000 familles en très grande difficulté, vivant à Beyrouth, Saïda ou Tripoli, pour lesquelles une aide alimentaire s’avère indispensable. L’objectif est d’aider ces familles à survivre. L’achat de produits frais et secs auprès de producteurs locaux permettra de mettre en œuvre cette solidarité urgente : DPNA estime qu’il faut 100 euros pour soutenir une famille de 5 personnes durant 1 mois.
Tandis que le SPF d’apprête à donner, comme chaque printemps, le coup d’envoi de sa campagne de solidarité internationale, le désespoir du peuple libanais nous rappelle l’impériosité d’une entraide et d’une amitié entre les peuples. La devise de cette campagne, « Mondialisons la solidarité, pas la misère », frappe comme jamais par son actualité.
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