Baromètre 2020 : avec la Covid-19, une crise sociale sans précédent
La crise sanitaire s’est tout de suite transformée en crise sociale. C’est ce que montre la 14e édition du baromètre Ipsos / Secours populaire de la pauvreté, qui enregistre les premières conséquences sociales de la crise majeure en cours.
Elle met en lumière un recul rare en temps de paix : un Français sur trois a subi une perte de revenus depuis le confinement, une perte « importante » pour 16 % des répondants, principalement des ouvriers et des personnes percevant moins de 1 200 euros nets par mois.
Pour la première fois, les Français ne voient plus le Smic (1 219 euros sur un mois) comme permettant d’échapper à la pauvreté. Ils considèrent qu’une personne seule est pauvre si elle perçoit moins de 1 228 euros net, soit 165 euros au-dessus du seuil officiel de pauvreté.
Des vacances et des repas en moins
L’ajustement du budget repose sur l’aide des associations, le non-départ en vacances et de fortes restrictions alimentaires : un Français sur quatre se prive et un sur sept saute des repas, comme le constatent aussi les bénévoles sur le terrain.
La fermeture des écoles a entraîné
le constat chez 44 % des parents d’élèves que leurs enfants ont pris du retard à cette occasion, jugé « irrattrapable » dans 15 % des cas. Cela réactive chez 81 % des Français la peur que leurs enfants aient plus de risques qu’eux-mêmes d’être confrontés à la pauvreté.
Une éclaircie, pour finir : plus des deux tiers des personnes interrogées se disent prêtes à s’impliquer auprès des personnes confrontées à la pauvreté, en particulier 78 % des 16-24 ans.
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