Le virus, la crise sociale et le tsunami de la faim !
Loin d'être terminée, la crise sanitaire s’est déjà muée en urgence sociale absolue. « La gorge nouée », Gérard, modeste retraité, est venu pour la première fois au Secours populaire de Marseille, fin avril, quand sa femme, secrétaire, a été mise au chômage partiel. « Le matin, on a mangé nos derniers morceaux de pain qui avaient été congelés. » Le couple n’avait plus rien.
Comme eux, depuis la mi-mars, des millions d’hommes, de femmes et d’enfants n’ont plus de quoi manger depuis que l’activité économique est entrée en récession. Face à ce « tsunami » de la faim, le Secours populaire a distribué des vivres à 1,3 million de personnes, dont 45 % venaient pour la première fois : étudiant.e.s, intérimaires, salarié.e.s du tourisme ou du bâtiment, employé.e.s du commerce, allocataires des aides sociales, etc., arrivaient déjà tout juste à tenir plus ou moins la tête hors de l’eau en temps normal.
La société n'en a pas fini avec cette crise hors normes
Comme la reprise est aussi incomplète que fragile, la crise ne fait que commencer. « Avec le déconfinement, je vais empiler les heures de nettoyage », espérait Sandrine, qui rongeait son frein à Périgueux, début mai. Avant que le Secours populaire ne lui vienne en aide, elle n’avait que 29 euros pour nourrir ses enfants début avril.
Avant que les maigres salaires et que les primes n’arrivent à nouveaux sur les comptes en banques, tous ces naufragés devront faire face aux factures et aux impayés. La situation de ceux qui vont perdre leur emploi sera pire encore. Le Secours populaire n’a pas fini d'agir aux côtés de ceux qui souffrent.
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