Plan pauvreté : urgence pour les familles monoparentales !
Les familles monoparentales sont très vulnérables, comme l'a rappelé le « plan pauvreté » présenté mi-septembre par le gouvernement. « C'est dur, vraiment très dur. Je dois me débrouiller seule avec mes enfants », témoigne Nezha, dont le filet de voix se transforme brièvement en sanglots lorsqu'elle fait le point,
chez elle, avec Michèle, secrétaire générale au comité du 8e arrondissement de Lyon
du Secours populaire. Comme Nezha, sa fille, adolescente, et son fils, plus jeune,
900 000 personnes vivant en familles monoparentales
sont aidées par
le SPF, soit près d'un tiers du public accueilli par nos bénévoles.
Une extrême vulnérabilité
Depuis le départ de son mari, il y a deux ans et
demi, cette trentenaire doit faire face aux dépenses courantes mais aussi
régulariser des arriérés de loyer, d'électricité et d'impôts avec son maigre
salaire de 1300 euros, augmenté d'une pension alimentaire qui s'est faite
attendre. Nezha et ses enfants sont confrontés à
la pauvreté, comme une famille
monoparentale sur deux
une fois payées les dépenses incompressibles (loyer, charges,
énergie…), selon le ministère des Solidarités et de la Santé.
"Avec le choc, (...) j'ai perdu pied"
« Avec le
choc de la séparation et la chute de mes revenus, j'ai perdu pied »,
se souvient Nezha, qui s'est rendue au libre-service alimentaire du SPF de son
quartier. « Trop d'arriérés, trop de
remboursements, j'ai compris que je ne pouvais plus nourrir mes enfants. »
Là, elle vient chercher de la nourriture auprès de Bernadette et Zoulika, deux
bénévoles très accueillantes, et des vêtements à petit prix. La jeune femme, employée
dans une cantine scolaire, a surtout trouvé une écoute « d'autant plus bienvenue que pendant plusieurs
mois je m'étais effondrée, je n'étais même
pas en mesure de travailler ».
Des aides pour redémarrer
Amin son fils de 11 ans a
bénéficié d'un programme de soutien scolaire, l'année dernière. Alors en CM2,
il recevait tous les mercredis la visite d'Enzo, un étudiant, qui l'aidait pour
ses devoirs, mais aussi à reprendre confiance en lui.
Avec l'aide des bénévoles,
la famille est aussi partie en vacances. Une semaine en Ardèche à pédaler ou à chanter
lors des soirées karaoké. « Après deux ans passés
à pleurer, ça nous a aidé à redémarrer », confie Nezha.
De l'écoute et du respect
Il n'y a pas que les séparations qui déstabilisent les familles, mais aussi l'absence d'emploi et de formation, pour Elisabeth, la migration, pour Nyambuu ou Fatou, qui viennent de Mongolie et du Sénégal. Auprès de nos bénévoles, elles ont toutes trouvé l'écoute et l'aide nécessaires pour élever seules leurs enfants et faire respecter leur place dans la société.
Crédit photo : Pascal Montary / SPF
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